jeudi 28 mars 2024
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    Les combats sociaux de la F2SM

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    Cédrick Lanari a été réélu pour la quatrième fois le 18 mars dernier président de la Fédération des syndicats de salariés de Monaco (F2SM) pour un mandat d’un an.   

    Avec Hubert Dupont-Sonneville, ils évoquent les priorités et les combats sociaux du moment : les plans de licenciement dans l’hôtellerie, le CTTR, le licenciement sans motif, ou encore la prime Covid.

    PLAN SOCIAUX EN SERIE DANS L’HOTELLERIE

    Après 5 mois d’âpres négociations, la Société des Bains de Mer a définitivement acté le plan social. 227 salariés ont fait le choix de quitter l’entreprise en départ volontaire. Il y a eu en parallèle 4 départs contraints : que pensez-vous de l’aboutissement de ce plan ? 

    Nous nous félicitons qu’il y ait eu peu de départs contraints. C’est un vrai soulagement. La direction de la SBM a également eu la sagesse d’arrêter les négociations sans toucher aux conventions collectives et à l’indexation des salaires.  Désormais, l’inquiétude est plutôt liée aux conditions de travail des salariés restants. La réduction des effectifs entraîne nécessairement une réorganisation complète de certains services, et potentiellement un durcissement des conditions de travail. La F2SM sera vigilante sur le sujet.

    Comment expliquez-vous une telle vague massive de départs volontaires à la SBM ?  Est-ce lié à une lassitude des salariés de travailler au sein de cette entreprise ? Ou en raison d’indemnités généreuses ? 

    Probablement les deux.  Financièrement, certains salariés y ont trouvé leur compte. D’autres seraient peut-être restés quelques années supplémentaires au sein de l’entreprise mais appréhendant que les conditions de travail allaient probablement se dégrader, certains, en particulier ceux qui ont un âge plus avancé, ont préféré partir.

    Pourquoi la SBM a-t-elle renoncé à négocier les conventions collectives selon vous ?

    Un gros effort a déjà été fait par les salariés avec les départs volontaires. Un gros effort va être fait par les salariés qui restent et qui vont voir leurs conditions de travail se durcir et s’intensifier. Ces derniers n’allaient pas en plus accepter une renégociation des conventions collectives et un blocage de leurs salaires. Cela aurait été trop. D’autant que les membres du comité exécutif, eux, n’ont pas fait de geste… La SBM a donc compris qu’il fallait stopper les négociations à ce stade.

    « La direction de la SBM a également eu la sagesse d’arrêter les négociations sans toucher aux conventions collectives et à l’indexation des salaires.  Désormais, l’inquiétude est plutôt liée aux conditions de travail des salariés restants. »

    Qu’attendiez-vous concrètement des membres du comité exécutif ? Une baisse de leur salaire, un renoncement de leur bonus ?

    Nous regrettons qu’une décision commune du comité exécutif n’ait pas été prise sur le sujet malgré les demandes des représentants des différents syndicats. Cela aurait été un signe fort en corrélation avec les annonces d’urgence économique faites dans les médias à ce moment-là.  Nous saluons Jean-Luc Biamonti qui a été le seul à faire un geste en ce sens.

    Les négociations entre les représentants syndicaux et le directeur des ressources humaines de la SBM, Jean-François Marriotte, ont été manifestement très tendues.  Vous confirmez ?

    Effectivement, les discussions se sont crispées fortement au fur et à mesure des réunions. Monsieur Marriotte n’a pas réussi à fédérer et ce malgré une volonté réelle, notamment de notre part, d’échanger. Il a essayé plusieurs méthodes de dialogue, mais il y a eu, assez vite, un déficit de confiance.

    Que vous inspire la série de plans sociaux dans l’hôtellerie/restauration ?

    Malheureusement, nous voyons effectivement apparaitre d’autres plans sociaux comme celui du Fairmont, du Novotel ou du Méridien qui sont mis en place sous couvert de la crise actuelle. Il ne faudrait pas que les salariés payent un prix supérieur à celui de la crise afin de restructurer des entreprises bien portantes.

    POURSUITE DU CTTR

    Malgré le CTTR et les aides massives de l’État depuis plus d’un an, des employeurs décident malgré tout d’effectuer des plans de licenciement. Comment est-ce possible ?

    Posez la question aux représentants des employeurs monégasques… Comment, effectivement, est-ce possible ?  Les employeurs bénéficient des aides de l’État pour maintenir les emplois et les salaires, et pour autant, ils licencient quand même. Quand le CTTR va s’arrêter, que se passera-t-il ? Cela préfigure véritablement une situation inquiétante et un climat anxiogène pour les salariés. 

    Que préconisez-vous pour le CTTR, qui est pour l’heure, prolongé jusqu’en juin. Jusqu’à quand faut-il le maintenir ?

    Il est clair que tôt ou tard les aides se tariront. Chaque entreprise devra alors se relancer avec un nombre de salariés à définir en fonction de la reprise, et c’est encore là que la F2SM devra être vigilante. Le choix de la date de l’arrêt des dites aides que les instances choisiront devra, correspondre avec la réelle reprise de l’activité. Nous observons malheureusement de plus en plus de « burn out », de divorces et de dépressions de salariés dû à cette situation anxiogène.

    ARTICLE 6 – LICENCIEMENT SANS MOTIF

    Gouvernement, patronat et Conseil national n’ont jamais véritablement voulu réformer le licenciement sans motif (article 6) à Monaco. Comment l’expliquez-vous ?

    Nous ne le comprenons pas. Le licenciement sans motif engendre une pression considérable et inutile sur les salariés. La fédération des syndicats de salariés de Monaco réclame, depuis sa création en 2012, une vraie réflexion en profondeur sur le sujet. Nous sommes prêts à entendre tous les arguments des fédérations patronales sur le sujet, mais reconnaissons qu’il est compliqué de souhaiter atteindre les 100 000 salariés en Principauté en 10 ans avec une telle insécurité d’emploi. Ce mode licenciement est d’un autre âge.

    « Le licenciement sans motif engendre une pression considérable et inutile sur les salariés. La F2SM réclame, depuis sa création en 2012, une vraie réflexion en profondeur sur le sujet. »

    PRIME COVID-19

    Qu’en est-il de la prime Covid de 1000 euros dans les entreprises et le secteur public ? Elle a été accordée en 2020. Le sera-t-elle en 2021 ? 

    Nous souhaitons bien sûr que cette prime soit reconduite pour les salariés qui ont été et qui sont encore en première ligne durant cette crise sanitaire. Nous souhaitons également que les entreprises, notamment dans le commerce, qui n’ont pas donné cette prime l’année dernière fassent également ce geste envers leurs salariés. Carrefour a été malheureusement l’une des seules enseignes du secteur du commerce à l’avoir versée sur 2020.  Il y a sur le sujet beaucoup d’inégalité.

    « Nous observons malheureusement de plus en plus de burn out, de divorces et de dépressions de salariés dû à cette situation anxiogène. »

    PENIBILITE DU TRAVAIL

    Des syndicats réclament la mise en place comme en France d’un compte pénibilité pour les salariés qui effectuent un travail difficile ou encore qui travaillent de nuit.  Que pensez-vous de cette idée ? 

    Le travail de nuit, la pénibilité du travail, l’intérim, la participation aux bénéfices, les fonds sociaux, etc.. Comme vous pouvez le constater, il y a beaucoup de retards sociaux sur Monaco. La F2SM a été pensée pour établir un dialogue constructif qui permet justement d’avancer sur chacun de ces points en concertation dans un intérêt commun entre les entreprises et les salariés.

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