mercredi 24 avril 2024
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    Les femmes qui ont marqué l’histoire de Monaco

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    Que ce soit dans le sport, dans les arts, la science, la littérature ou dans la vie de la Principauté, plusieurs femmes ont marqué de leur empreinte l’histoire de Monaco. Récit de ces extraordinaires parcours de vie (1).

    (Article publié le 8 mars 2022 par Sarah Incari pour l’Observateur de Monaco)

    Suzanne Lenglen femmes histoire Monaco
    AVANT-GARDISTE — Elle est la première joueuse de tennis à porter des jupes courtes, plissées, comme on peut le voir partout aujourd’hui ! © Photo Archives Monte-Carlo Société des Bains de Mer

    Suzanne Lenglen et le Monte-Carlo Country Club

    C’est à elle que l’on doit le “Monte-Carlo Country Club”. Suzanne Lenglen est née le 24 mai 1899 à Paris. Son histoire d’amour avec la petite balle jaune a commencé à l’âge de 11 ans, quand son père lui fait cadeau d’une raquette de tennis. La Française a d’abord joué sur le court en terre-battue de la propriété familiale mais a rapidement été propulsée au plus haut niveau. La qualité de sa frappe, son smash, son service et sa volée sont impressionnants. Suzanne Lenglen remporte le Roland-Garros à seulement 15 ans. Ce n’est pas pour rien que le deuxième court principal du stade porte son nom.

    La liste des records qu’elle possède est longue : 241 titres, une série de 181 victoires, et un pourcentage de 98 % de matches gagnés. Lors d’une participation au tournoi de Monte-Carlo, George Pierce Butler, un riche mécène américain passionné de tennis est en admiration devant la première joueuse mondiale. Pour lui, le Club de la Festa n’est pas à la hauteur du talent de la jeune femme.

    En effet, le Club de Tennis de la Principauté avait été déplacé de la Condamine sur le toit d’un garage de Beausoleil à cause de l’expansion urbaine et immobilière. L’homme s’engage alors dans une opération de persuasion auprès des autorités sportives et de son propriétaire, la SBM, pour qu’un nouveau club plus prestigieux soit créé.

    En 1928 c’est chose faite. Il est inauguré en grande pompe par le Prince Louis II et sera rebaptisé quelques mois plus tard : « Le Monte-Carlo Country Club ». Celle qu’on appelait « la Divine » nous a quitté en 1938, il y 84 ans. On retiendra d’elle le fameux club monégasque, son jeu et son palmarès bien sûr, mais aussi sa façon de s’habiller sur la terre battue. Elle est la première joueuse de tennis à porter des jupes courtes, plissées et montées juste au-dessus des genoux, comme on peut le voir partout aujourd’hui !

    Coco Chanel femmes histoire Monaco
    MÉCÈNE — Devenue, dans l’ombre, mécène des Ballets russes, Coco Chanel se rend de plus en plus fréquemment en Principauté et tombe sous le charme de Monaco. Elle y côtoie Cocteau, Reverdy, Dalí ou encore Visconti et mène une vie mondaine à l’Hôtel de Paris Monte-Carlo. Ici au Sporting d’été (à droite), en compagnie du danseur Serge Lifar. © Photo Archives Monte-Carlo Société des Bains de Mer

    Coco Chanel, ses liens intimes avec la Société des Bains de Mer

    Elle le disait elle-même : « Je ne fais pas la mode. Je suis la mode. » Connaissez-vous l’histoire de Coco Chanel ? Ses liens avec la Principauté ? Nous allons vous la raconter. Tout commence quand Gabrielle Chanel, connue aujourd’hui sous le surnom de “Coco”, offre discrètement un généreux chèque à Serge de Diaghilev, alors Directeur de Ballets, pour qu’il remette sur pied Le Sacre du Printemps. Un ballet qui avait été mis entre parenthèses faute de moyens. Devenue, dans l’ombre, mécène des Ballets russes, Coco Chanel se rend de plus en plus fréquemment en Principauté et tombe sous le charme de Monaco. Elle y côtoie Cocteau, Reverdy, Dalí ou encore Visconti et mène une vie mondaine à l’Hôtel de Paris Monte-Carlo.

    Avec son célèbre tailleur, ses colliers de perles et ses voilettes, Coco Chanel fait la mode à Monaco. Elle est inspirée et inspirante. En 1924, elle signe la confection des costumes du ballet Le Train Bleu, mis en scène par Bronislava Nijinska. Elle est la première créatrice de mode à dessiner les costumes d’un ballet. Une révolution. Elle libère les corps et s’affranchit des clivages masculin/féminin. Shorts à rayures ou marcels colorés, ses créations sont une véritable ode à la belle saison et aux plaisirs de la plage.

    Toujours visionnaire, Coco Chanel lance ainsi la mode de la saison d’été. Une mode que la Société des Bains de Mer fera sienne en bâtissant en 1928 le célèbre hôtel Monte-Carlo Beach. Cette même année, la créatrice fait construire sur les hauteurs de Roquebrune-Cap-Martin une villa entourée d’oliviers. Dans cette superbe demeure baptisée La Pausa, elle recevra ses fidèles amis artistes mais aussi d’influents hommes politiques comme Winston Churchill.

    Colette femmes histoire Monaco
    GONCOURT — Le Prince Rainier III et Colette déjeunent à Paris le 2 mars 1951. Le souverain monégasque III avait été reçu à déjeuner par les membres de l’académie Goncourt. © Institut Audiovisuel de Monaco

    Colette, la plume au vent

    Elle est l’une des plus célèbres romancières de la littérature française. Sidonie-Gabrielle Colette, dite Colette est née en 1873 à Saint-Sauveur-en-Puisaye, dans le centre de la France. Après de longues années à vivre paisiblement à la campagne, Colette se marie à 20 ans, avec le charismatique Henri Gauthier-Villars. Il fait découvrir à la jeune femme talentueuse le Tout-Paris de la Belle Époque. Mais celui qu’on surnomme « Willy » va demander sans scrupule à son épouse d’écrire ses souvenirs d’enfance.

    Il signera, sous son nom, une série de romans à succès comme Claudine en ménage. Pour gagner sa vie après son divorce avec Willy, Colette va se produire sur les scènes du music-hall. Elle se moque du regard des autres et fait scandale au Moulin-Rouge lorsqu’elle apparaît aux côtés de son amante travestie en homme. À ce moment-là, elle se sent plus libre que jamais et vit plusieurs relations lesbiennes.

    Colette se produira aussi à Monte-Carlo, notamment dans la pantomime La Chair, au Palais des beaux-arts. Durant toute cette période qui l’inspire beaucoup, Colette chemine aussi dans sa vocation d’écrivaine et publie La Vagabonde par exemple. À la fin de 1909, elle fait la connaissance d’Henry de Jouvenel qu’elle épouse, et qui l’engage pour écrire au journal Le Matin, dont il est le rédacteur en chef. Amie du Prince Pierre de Monaco, elle fréquente de nouveau la Principauté les dernières années de sa vie et devient présidente d’honneur du prix littéraire de Monaco.

    Un peu avant sa mort en 1954, l’auteure est élevée à la dignité de grand officier de l’ordre national de la Légion d’honneur et devient la deuxième femme à laquelle la République accorde des obsèques nationales. Pour les curieux, le film Colette sorti en 2018 et réalisé par Wash Westmoreland, s’inspire de son histoire.

    PREMIÈRE — Anne-Marie Campora fut la première femme élue maire de Monaco en 1991. Un poste qu’elle a occupé pendant trois mandats, jusqu’en 2003. © Photo DR

    Anne-Marie Campora, la première femme élue Maire de Monaco

    Anne-Marie Campora fut la première femme élue maire de Monaco en 1991. Un poste qu’elle a occupé pendant trois mandats, jusqu’en 2003. Et si son nom vous est familier, c’est aussi parce qu’elle était la sœur jumelle de Jean-Louis Campora, qui fut président du Conseil national et de l’AS Monaco. L’ancienne maire est décédée assez récemment, en 2015. Elle a œuvré sans relâche pour les personnes âgées en développant les services du maintien à domicile comme la téléalarme et la distribution des repas. Soucieuse du bien-être des aînés mais aussi des plus petits, elle crée la halte-garderie et le mini-club, ainsi que la crèche de Monte-Carlo. On lui doit également le village de Noël inauguré en 2000.

    Sur le plan culturel, Anne-Marie Campora a créé la sonothèque José Notari et la vidéothèque à la Villa Lamartine. C’est aussi sous ses mandats que l’académie Rainier III intègre ses nouveaux locaux. Toujours côté animation, elle a relancé le pique-nique annuel des Monégasques au Parc Princesse Antoinette. Si la halle du marché de la Condamine a connu une totale métamorphose récemment, l’ancienne maire avait déjà, en son temps, entrepris une rénovation en 1993. Grâce à elle, les services de la mairie ont été informatisés et réorganisés et des postes ont été créés.

    À sa disparition à l’âge de 76 ans, l’émotion était grande, notamment lors de la dernière séance extraordinaire du conseil communal. En septembre dernier, une place qui porte son nom a été inaugurée dans le quartier du Larvotto.

    Joséphine Baker Femmes histoire Monaco
    PANTHEON — Sa famille a décidé de laisser son corps au cimetière marin de Monaco aux côtés de son dernier mari et de l’un de ses enfants. C’est donc un cénotaphe qui a été installé dans le caveau 13 de la crypte, aux côtés de l’écrivain Maurice Genevoix, entré au Panthéon en 2020. © Photo Archives Monte-Carlo Société des Bains de Mer

    Josephine Baker : une artiste engagée

    C’est une icône des années folles. Elle a été chanteuse, actrice, meneuse de revue et résistante française, Josephine Baker semble avoir eu plusieurs vies. De son vrai nom Freda Josephine McDonald, elle est née le 3 juin 1906 à Saint-Louis, dans le Missouri et s’est éteinte le 12 avril 1975, il y a maintenant 47 ans.

    L’Américaine, qui a grandi dans la misère, part d’abord tenter sa chance à New York et intègre plusieurs troupes de comédies musicales. Son audace finira par payer. La chanson J’ai deux amours fait partie du patrimoine de la chanson française. Très rapidement, les cinéastes aussi s’intéressent à la jeune fille. Elle crève l’écran dans La Sirène des tropiques. Josephine Baker est sur tous les fronts et devient l’une des premières ambassadrices des couturiers français comme Christian Dior. Strass, fourrures et paillettes, qui n’a pas à l’esprit son éventail de plumes géantes ou sa ceinture de bananes ? Mais loin des projecteurs et des caméras, la jeune femme démontre tout son courage.

    Lors de la Seconde Guerre mondiale, elle devient un agent du contre-espionnage et s’engage dans les services secrets de la France libre. Pour l’anecdote, elle a utilisé ses partitions pour cacher des messages. Elle retournera ensuite aux États-Unis pour soutenir le mouvement des droits civiques de Martin Luther King. Une personnalité épatante qui n’a pas laissé la princesse Grace indifférente. Lorsque Josephine Baker s’est retrouvée ruinée, l’épouse du prince Rainier III de Monaco lui a offert un logement à Roquebrune-Cap-Martin.

    Elle s’y est installée avec ses 12 enfants et décédera six ans plus tard. Le mardi 30 novembre 2021, elle est devenue la première femme noire à trouver sa place au Panthéon à Paris. Sa famille a décidé toutefois de laisser son corps au cimetière marin de Monaco aux côtés de son dernier mari et de l’un de ses enfants. C’est donc un cénotaphe qui a été installé dans le caveau 13 de la crypte, aux côtés de l’écrivain Maurice Genevoix, entré au Panthéon en 2020.

    AVANCÉES SCIENTIFIQUES — Elle laisse derrière elle ses travaux qui ont ouvert les portes de la physique nucléaire et de la radiothérapie. © Photo DR

    Marie Curie, la femme aux deux Prix Nobel

    Bien avant de devenir la célèbre Marie Curie que l’on connaît, la jeune femme est une brillante chercheuse en physique. Elle naît à Varsovie en 1867 au sein d’une famille d’enseignants et a toujours été passionnée par les sciences. La jeune fille se donne les moyens de réussir et se fait engager comme gouvernante dans une famille de province en France pour financer ses études. Marie Curie, de son vrai nom Maria Sklodowska, sera naturalisée française par son mariage célébré avec Pierre en 1895.

    Très vite, elle choisit de se consacrer à l’étude des rayons de Becquerel, découverts par Henri Becquerel. Pierre rejoint son épouse sur son étude de la radioactivité. En 1898, Marie Curie annonce la découverte du polonium. La même année, avec Gustave Bémont qui s’associe à eux, elle annonce la découverte du radium. Marie Curie reçoit, avec les deux hommes, le prix Nobel de physique. Quelque temps après, elle recevra le prix Nobel de Chimie. Scientifique hors pair, elle est la première femme à avoir reçu un prix Nobel et, à ce jour, la seule femme à en avoir reçu deux ! Elle reste également la seule personne à avoir été récompensée dans deux domaines scientifiques différents.

    En 1934, Marie Curie décède des suites d’une leucémie. Elle laisse derrière elle ses travaux qui ont ouvert les portes de la physique nucléaire et de la radiothérapie. Grâce à son travail acharné, Marie Curie a permis de formidables avancées scientifiques. C’est pour cette raison qu’en 1995, le chef de l’État François Mitterrand fait transférer sa dépouille et celle de son mari au Panthéon de Paris. Le président de la Pologne était présent à la cérémonie. Et cela peut paraître étonnant, mais pour la sécurité des visiteurs, les cercueils ont été recouverts d’une couche de plomb isolante car les corps contenaient des traces de radioactivité.

    En 1911, le prince Albert Ier, membre de l’Académie des sciences, est favorable à l’élection de Marie Curie à cette même académie. Par une lettre adressée à Gaston Darboux, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, il manifeste formellement son adhésion au principe d’éligibilité des femmes à l’Institut de France dans un contexte où cette question fait l’objet d’un vif débat. Marie Curie sera finalement élue membre de l’Académie de médecine en 1922.

    La Belle Otero, ruinée par le jeu

    Elle a été tour à tour chanteuse, danseuse et courtisane… Personnage féminin incontournable de la Belle Époque, Caroline Otero, a une histoire très étroite avec la Principauté. Née en Espagne en 1868 dans une famille très pauvre, Agustina Otero Iglesias (de son vrai nom), vit une enfance et une adolescence marquées par la misère et la violence.

    Dès l’âge de 12 ans, elle danse dans les rues, les auberges et les cabarets pour subvenir à ses besoins. Une rencontre avec un banquier est alors décisive dans sa vie. Ensemble, ils débarquent dans le sud de la France et à Monte-Carlo. A peine âgée de 18 ans, la jeune fille galvanisée après avoir gagné trois fois de suite au casino, se prend de passion pour le jeu. Une passion qui ne la quittera jamais.

    A 21 ans, nouveau tournant. Elle débarque dans la capitale française et débute sa carrière au Cirque d’été et au Grand Véfour. C’est là que les journalistes surnomment cette femme fatale “La Belle Otero”. Une belle qui affole le Tout-Paris et qui fait bien des ravages auprès des hommes…

    En effet, certains de ses amants malheureux se suicident. D’autres rivaux se provoqueront en duel. Et lors de ses nombreuses tournées, elle séduit tous les messieurs les plus puissants de l’époque : des rois, des aristocrates, des écrivains ou encore des hommes politiques. « Cette grande joueuse se rend régulièrement au Casino de Monte-Carlo au bras de ses soupirants qui mettent généreusement la main à la poche pour éponger ses pertes parfois colossales, raconte la SBM. Elle n’a guère d’estime pour la gent masculine : “Quand un homme est riche, il n’est plus laid”, a-t-elle l’habitude d’affirmer ».

    En 1915, alors qu’elle est au sommet de sa gloire, la quadragénaire quitte les planches pour laisser d’elle le souvenir d’une femme encore jeune et désirable. Elle s’installe à Nice, et acquiert un manoir, qu’elle ne parviendra cependant pas à conserver. Le démon du jeu la gagne à nouveau et La belle Otéro dilapide des sommes faramineuses à Monaco. « Elle passe son temps au Casino, accumule les pertes et sombre dans la ruine. A partir de 1951 et jusqu’à sa mort, la Société des Bains de Mer verse à Caroline Otéro une allocation annuelle », poursuit la SBM.

    L’histoire raconte en effet que son avocat sollicite une aide au groupe. Une aide qui lui permet de payer le loyer de son appartement qu’elle occupe dans le quartier de la gare à Nice. L’ancienne maîtresse de nombreuses têtes couronnées décède à 86 ans d’une crise cardiaque, dans le plus complet dénuement, seule et sans un sou.

    PREMIÈRE — Le 25 janvier 1879, lors de l’inauguration de la salle Garnier, Sarah Bernhardt ouvre la séance en déclamant un prologue de Jean Aicard. © Photo Archives Monte-Carlo Société des Bains de Mer

    Sarah Bernhardt, la tragédienne

    Jean Cocteau a inventé pour elle l’expression de « monstre sacré ». Sarah Bernhardt est née en octobre 1844 à Paris et morte en 1923. Elle n’était pas prédestinée à devenir l’une des plus importantes actrices et tragédiennes françaises. La jeune fille d’origine juive hollandaise était courtisane. Elle a ensuite passé quelques années loin de sa famille, dans un couvent. Là-bas, elle va se révéler. Ses cris partent du fond de son âme et la pensionnaire est particulièrement douée pour jouer les scènes d’agonie.

    Très vite, Sarah Bernhardt gagne le cœur des spectateurs du monde entier. Elle triomphe dans le rôle de la Reine de Ruy Blas en 1872 et Victor Hugo la surnomme alors la « Voix d’or ». Ce succès lui vaut d’être rappelée par la Comédie-Française où elle joue dans Phèdre. Elle fait salle comble à Londres, à Copenhague, aux États-Unis, au Pérou, au Chili et en Russie. D’ailleurs si vous allez un jour à Los Angeles, vous verrez son étoile sur le Hollywood Walk of Fame ! C’est assez rare pour une artiste française…

    Les Monégasques ont pu rencontrer Sarah Bernhardt et sa chevelure sauvage sur les planches du théâtre de Monte-Carlo, où elle se produit souvent avec sa troupe. Après avoir joué dans plus de 120 spectacles, elle devient actrice de cinéma. Loin de la scène, elle s’adonne à la sculpture. Avec son caractère bien trempé, on peut dire que c’est une passion qui la calme.

    Certaines de ses œuvres sont exposées au Musée d’Orsay et à Monaco ! Elle a en effet réalisé une allégorie de la Musique en marbre à la demande de l’architecte Charles Garnier qui est aujourd’hui située dans un angle de la façade du Théâtre lyrique de Monte-Carlo. Finalement, à presque 70 ans, Sarah Bernhardt sera distinguée par la patrie et recevra la Légion d’honneur.

    RENCONTRE — Bertha von Suttner se rend au XIème congrès universel de la paix, qui se tient à Monaco en 1902, ce qui amorce une collaboration avec le Prince Albert Ier, lui-même ardent militant de la paix depuis 1898. © Photo DR

    Bertha von Suttner, Bas les armes !

    Son nom ne sonne pas français. Bertha von Suttner est née en 1843 à Prague et morte en 1914. Elle a dédié sa vie à la paix dans le monde. D’abord gouvernante, elle se lance dans le journalisme en 1877. Sous le pseudonyme B. Oulet, la jeune femme écrit alors pour des journaux autrichiens et explore son thème de prédilection : le pacifisme. Elle était convaincue que l’homme pouvait éviter d’avoir recours à la guerre.

    En 1889, elle publie le roman « Die Waffen nieder ! » qui signifie : « Bas les armes ! ». Un succès. Au fil des pages, elle décrit les horreurs de la guerre du point de vue d’une femme. Bertha von Suttner devient rapidement la figure de proue du pacifisme. Elle va fonder une société pacifiste autrichienne (dont on vous épargne le nom), et en sera la présidente jusqu’à la fin de ses jours.

    La même année, à l’occasion du congrès mondial pour la paix à Rome, elle est élue vice-présidente du Bureau international de la paix. Bertha von Suttner a aussi participé à la préparation de la première conférence de La Haye. L’occasion de donner son avis, bien tranché, sur les questions relatives à la sécurité nationale et internationale. Cette pacifiste autrichienne se rend au XIème congrès universel de la paix, qui se tient à Monaco en 1902, ce qui amorce une collaboration avec le Prince Albert Ier, lui-même ardent militant de la paix depuis 1898.

    Elle reviendra en principauté un an plus tard pour participer à la création de l’Institut international de la paix, fondé par le Prince Albert Ier. Par la même occasion, elle relira et corrigera la traduction allemande de l’ouvrage du « Prince savant » La Carrière d’un navigateur. Grâce à son engagement sans faille, elle obtiendra en 1905 le Prix Nobel de la paix. C’est la première femme à l’obtenir. Sa lutte, aussi acharnée qu’elle soit, n’aura pas suffi à empêcher la Première Guerre mondiale qui éclatera quelques semaines après sa mort.

    PREMIÈRE — L’artiste va marquer Monaco entre 1924 et 1926 en créant la chorégraphie de nombreux ballets et opéras au Théâtre de Monte-Carlo. On se souvient de Roméo et Juliette, un ballet en deux parties dont la première a eu lieu le 4 mai au Théâtre de Monte-Carlo.

    Bronislava Nijinska, la danseuse

    Elle a brillé en Principauté de part sa grâce. Bronislava Nijinska est née en 1891 à Minsk et morte en 1972. Cette jeune femme était une danseuse, chorégraphe et maîtresse de ballet russe. La danse, c’est une passion qu’elle a en commun avec son frère, le célèbre Vaslav Nijinski. Il va beaucoup l’inspirer. « Elle est très influencée par l’abstraction de son geste dansé, ancré dans le sol, et par ses effets de groupe », note le Comité pour la promotion et la protection des droits des femmes. Leurs journaux intimes témoignent d’une tendre complicité entre eux. Les inséparables seront formés à l’école impériale de ballet de Saint-Pétersbourg.

    Lorsque Nijinska intègre les Ballets russes de Serge de Diaghilev, elle éblouit et se fait remarquer dans le rôle de la danseuse de rue dans Petrouchka de Fokine. À l’âge de 24 ans, elle présente ses premiers solos, dont Feuilles d’automne et ouvre une école de danse. Lorsqu’elle revient aux Ballets russes pour les diriger, elle en profite pour améliorer la technique académique. Son plus grand chef-d’œuvre reste sans doute Les Noces, un ballet qui raconte les noces de paysans russes, inspiré par la musique de Stravinsky.

    Par la suite, elle va chorégraphier plusieurs ballets dont Les Fâcheux, dans lequel elle n’hésite pas à danser l’un des rôles masculins. Quand elle va créer Le Train bleu, Nijinska collaborera avec les plus grands de son époque : Jean Cocteau, Coco Chanel et Pablo Picasso qui confectionne un large rideau pour le cadre de la scène. L’artiste va marquer Monaco entre 1924 et 1926 en créant la chorégraphie de nombreux ballets et opéras au Théâtre de Monte-Carlo.

    On se souvient de Roméo et Juliette, un ballet en deux parties dont la première a eu lieu le 4 mai au Théâtre de Monte-Carlo. Dès 1932, elle dirige sa propre compagnie de danse puis s’envole pour Los Angeles. Aux États-Unis, elle ouvre, une nouvelle fois, une école de danse.

    (1) Merci au Comité pour la promotion et la protection des droits des femmes qui a livré un grand nombre d’informations sur ces femmes marquantes de la Principauté.

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