Un spectacle inoubliable sur l’horizon azur infini. C’est l’affiche alléchante que promet son propriétaire, le groupe Maybourne Hotel Group.
Dès cet été, les 69 chambres et suites sont ouvertes à la réservation. Un projet d’envergure qui devait initialement voir le jour pour le Grand Prix 2019.
Le remodelage du Vista Palace était presque devenu un serpent de mer. Après de nombreuses péripéties, son ouverture, sans cesse repoussée, serait dorénavant imminente. L’ancien émir du Qatar, Hamad bin Khalifa al-Thani, son nouveau propriétaire depuis fin 2014, l’avait rebaptisé Vista La Cigale. Mais ce sera finalement sous le nom de The Maybourne Riviera que cet établissement luxueux, accroché comme en suspension à la falaise au-dessus de Roquebrune-Cap-Martin, ouvrira cet été. L’annonce officielle a été faite par le groupe irlando-qatari Maybourne Hotel Group qui possède et gère déjà 4 autres hôtels de luxe. Trois à Londres (Claridge’s, The Connaught, The Berkeley) et un à Beverly Hills aux États-Unis (The Maybourne Beverly Hills).
« Spectacle inoubliable sur l’horizon azur infini »
Au total, The Maybourne Riviera comportera 45 chambres et 24 suites, dont certaines en duplex qui disposeront pour la plupart d’entre elles d’une piscine privée à débordement. Dotées d’immenses baies vitrées, mais aussi de terrasses privées et de balcons, l’ensemble des chambres doit offrir « un spectacle inoubliable sur l’horizon azur infini », promettent les propriétaires. C’était en tout cas la volonté des designers et architectes de renom – BOS Studio et Pierre Yovanovitch – qui ont été sollicités pour envisager le projet de réhabilitation et de reconstruction. Cet établissement très haut de gamme, dont l’adresse exacte se trouve au 1551 route de la Turbie, disposera aussi d’une piscine à débordement, ainsi que d’une piscine intérieure et d’un spa, d’une salle de sport et d’un hammam, imaginés par André Fu. Sans compter les deux salles de réception, dont l’une extérieure « disposant d’une tente pouvant accueillir jusqu’à 300 invités assis ».
Colagreco, Vongerichten et Sato en cuisine
Côté cuisine, ce ne sont pas un mais plusieurs restaurants qui accueilleront les clients. « The Maybourne Riviera a pour ambition de devenir une destination gastronomique de la Côte d’Azur grâce à une proposition de restaurants signés », prône le groupe irlando-qatari. Celui-ci n’a donc pas hésité à embaucher le voisin mentonnais 3 étoiles, Mauro Colagreco, qui doit apporter « sa vision de la région ». Celle que le public aura, sera de toute beauté puisque le restaurant est placé au dernier étage de l’hôtel et bénéficie d’une vue panoramique sur la mer Méditerranée et sur la Principauté. La mer est d’ailleurs le thème qui a été naturellement choisi par Colagreco pour son concept de restauration et de décoration. Mais ce ne sera pas le seul chef d’exception à pratiquer l’art culinaire entre ces murs. L’Alsacien Jean-Georges Vongerichten y lancera son premier établissement dans le sud de la France. L’homme âgé de 64 ans dirige déjà plusieurs restaurants à Las Vegas, Londres, Paris et Shanghai, ainsi qu’à New York, son lieu de résidence. Sa cuisine sera inspirée par la frontière italienne toute proche. Enfin, une pointe asiatique sera aussi de la partie avec la venue du chef japonais renommé Hiro Sato, chargé de subjuguer l’art et la maitrise du sushi.
Impacts sur l’environnement
Durant plusieurs années, ce mythique palace de la Riviera française avait suscité les convoitises de plusieurs repreneurs après son placement en redressement judiciaire. Suite à la validation de la cour d’appel d’Aix-en-Provence du rachat de 30,5 millions d’euros par un fonds d’investissement qatari, les nouveaux propriétaires avaient présenté un projet de réhabilitation. Un projet à 100 millions d’euros validé le 5 octobre 2016 par le conseil municipal de Roquebrune-Cap-Martin. Une délibération qui faisait suite à l’enquête publique, ainsi qu’à la consultation du commissaire enquêteur et des services de l’État. Le 6 août, un avis favorable a été émis, à titre consultatif. Des travaux considérables avaient été engagés, malgré la procédure lancée par l’association pour la sauvegarde de la nature et des sites de Roquebrune-Cap-Martin Menton et environs (ASPONA) qui voulait préserver cet espace naturel, lieu de vie d’espèces animales emblématiques. « Ce projet est qualifié d’intérêt général, alors que c’est un intérêt purement privé, protestait Michelle Orengo, membre de l’Aspona. La falaise du Vista, c’est comme un emblème. Un point de vue exceptionnel de la Côte d’Azur mais aussi un lieu vivant pour les animaux. Quelques espèces d’oiseaux de passage, des espèces nicheuses et des reptiles y vivent. » Le permis de construire avait pourtant été accepté. « Nous avons confiance en l’utilité du projet pour la réputation et le développement harmonieux de la ville », nous confiait alors le maire de Roquebrune-Cap-Martin, Patrick Césari. Il indiquait aussi qu’entre 110 et 130 emplois à l’année devraient être nécessaires pour assurer le bon fonctionnement de cet hôtel. « Pour une commune comme la nôtre, c’est vraiment important », soulignait la mairie.