Avec Nous 2 Mains, la Monégasque Alyssia Bellario propose une boutique en ligne de vêtements, jouets et livres pour enfant jusqu’à 12 ans de seconde main. Lancée le 1er décembre 2022, cette initiative ultra-locale d’économie circulaire a déjà trouvé ses adeptes.
Avec un petit garçon de 7 ans et une petite fille de 4 ans, l’accumulation de vêtements, jouets et livres est une réalité qu’a découvert Alyssia Ballerio dans son quotidien. Diététicienne-nutritionniste de profession, la Monégasque vient d’opérer une reconversion professionnelle qui lui tenait à cœur. « J’ai eu une prise de conscience d’une surconsommation et d’un gaspillage qui n’étaient plus possibles, avec beaucoup de vêtements peu ou pas portés du tout par mes enfants. Il faut tout le temps changé de taille. En réalité, c’est un projet de ce que j’aurais adoré avoir », confie Alyssia Ballerio. Mûrie depuis plus d’un an, grâce au soutien de sa famille et de ses proches, elle a ouvert officiellement sa boutique exclusivement en ligne Nous 2 Mains. Le message est alors bien clair. « Les préjugés sur la seconde main commencent à disparaître et nous vivons désormais une ère où cela devient un réflexe. Seconde main ne veut pas dire deuxième choix. J’effectue une grosse sélection en amont pour que l’habit soit tout à fait portable », argumente la Monégasque. Aucune offre de la sorte en principauté n’étant en place, la toute nouvelle cheffe d’entreprise a décidé de se lancer. « La concurrence existe c’est sûr, mais ma force réside dans le fait que ce soit de l’économie circulaire que je propose. C’est un site accessible, de proximité et local sur Monaco et les communes limitrophes », justifie-t-elle.
Des articles entre 1,50 € et 250 €
On y trouve à l’achat des vêtements en très bon état, ainsi que des livres et des jouets de la même facture. De 0 à 12 ans, la sélection contient des habits dédiés aux filles et aux garçons avec une grille tarifaire forcément bien plus intéressante qu’en magasin où se vendent des produits jamais encore portés. « J’accepte tout à condition que ce soit en excellent état et aussi en fonction de mes besoins et de ce que j’ai déjà en stock. Mon idée, c’est que le produit, déjà sur le marché, puisse être réutilisé avant qu’il ne devienne un déchet. » Il ne s’agit pas non plus d’un dépôt-vente. Alyssia Ballerio se déplace au domicile des vendeurs pour constater l’état des produits et les achète — avant de les revendre — selon une grille tarifaire établie d’une part grâce à son poids mais aussi en fonction de la marque. Trois catégories existent à ce jour : basique, sympa et luxe. Les pièces sont vendues de 1,50 € pour un livre à 250 € pour un vêtement siglé Dior. Des prix au minimum divisés par deux par rapport au prix de vente initial.
Favoriser le retrait en point-relais
Pour rester cohérente dans son projet, elle a décidé de favoriser au maximum le retrait en magasin. Pour l’instant, c’est au sein de la boutique Subtil, située dans la galerie commerciale de Fontvieille, qui a accepté de devenir son partenaire, que cela se déroule. « Je souhaite éviter les envois que je trouve incohérent par rapport à la taille du pays », certifie la mère de famille qui cherche déjà à obtenir de nouveaux points de retrait. Si toutefois l’envoi devait avoir lieu, il se réalise par Colissimo dans un sac kraft grâce au e-pli, une enveloppe réutilisable 100 fois. « J’utilise également du papier cadeau biodégradable. » Seule aux commandes, la logistique s’avère assez importante quelques semaines après ce lancement. Il faut procéder aux achats, aux ventes, et aux envois. Mais aussi à la mise à jour permanente de la boutique en ligne puisque chaque article est unique. Mais Alyssia Ballerio a le sourire. « Dès le lancement du site, j’avais une commande. C’est de bonne augure », pense-t-elle. La Monégasque ne cache pas que son désir, au-delà de son activité professionnelle, est aussi d’influer sur les habitudes d’achat. « À Monaco, il existe peu de propositions pour acheter des habits pour enfants à un prix raisonnable. J’espère rendre plus facile la vie des parents qui n’ont pas trop de choix sur place. » Et après deux mois d’exploitation, son ambition semble porter ses fruits. « Ça commence doucement mais sûrement », nous fait elle savoir.
Plus d’infos : www.nous2mains.com
L’autre option écolo : “L’upcycling”, la solution d’Élise pour redonner vie aux tissus anciens
Elle s’appelle Elise Nicoletta, a 21 ans et est étudiante en deuxième année au Pavillon Bosio, l’école d’art et de scénographie installée sur le Rocher. Depuis un an, la jeune Française s’est prise de passion pour la couture et particulièrement “l’upcycling”. Une sorte de recyclage par le haut consistant à récupérer des matériaux ou des produits dont on n’a plus l’usage afin de les transformer en matériaux ou produits de qualité ou d’utilité supérieure. « Ma sœur est en master de droit de l’environnement. Ça a beaucoup influencé mon travail et j’ai eu l’envie de récupérer des tissus de seconde main pour créer d’abord mes propres vêtements. Pour que ce soit le plus éthique possible, je sélectionne des matières naturelles comme du coton ou du lin. Surtout pas de polyester ou de viscose », détaille l’étudiante. Avec d’anciennes nappes, ronds de table ou draps, Elise compose des robes, des hauts et même des doudous, des peluches en crochet, des jouets et des poupées de chiffon pour enfant. « J’ai remarqué que la qualité des vieux tissus était supérieure. J’aime montrer à quel point on peut leur donner une seconde vie. » Elle propose donc du sur-mesure avec des demandes 100 % personnalisables. Une belle opportunité pour créer une pièce que personne d’autre n’aura dans sa garde-robe.