vendredi 26 avril 2024
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    A l’école de la danse

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    L’Académie Princesse Grace forme les futurs grands interprètes de la danse de demain. Sur les 10 000 élèves auditionnés chaque année, seulement une poignée parvient à y entrer. Cette année, 47 jeunes de 15 nationalités différentes y sont inscrits.

    Nichée au cœur de l’avenue de la Costa, dans cette splendide villa ayant appartenu durant de nombreuses années à la famille Singer (des machines à coudre du même nom, N.D.L.R.), l’Académie Princesse Grace est un temple dédié à l’apprentissage de la danse. Elle ouvre en 1975 sous la direction de Marika Besobrasova, ancienne danseuse des ballets de Monte-Carlo. Elle y restera à sa tête jusqu’à ses 91 ans ! Depuis 2009, c’est un de ses anciens élèves (lire encadré ci-après), Luca Masala, qui lui a succédé. « Directeur, on ne le devient pas, on naît avec, aime à dire l’homme. Je savais que dans ma vie, je pourrais diriger. Cela veut dire inspirer les gens pour aller dans une direction que les autres ne voient pas encore ». L’Observateur de Monaco fait sa connaissance le vendredi 13 mars, alors que des murmures de confinement se profilent déjà. D’ailleurs, le directeur est sur le pied de guerre, en lien avec son directeur, Jean-Christophe Maillot, et les autorités monégasques. Drôle de période que cet instant où le directeur se prépare à expliquer aux 47 jeunes issus de 15 nationalités différentes qu’il va falloir délaisser pour un temps indéterminé les salles de répétition de ce cocon de la danse.

    Sept étages

    L’humeur se veut tout de même positive. La visite des sept étages que comporte la villa est complète. Les trois premiers sont consacrés à l’internat. C’est là qu’on découvre un cadre ravissant, élégant et en même temps studieux où les plus beaux espoirs de la danse se côtoient sans le savoir. De son grand bureau, Luca Masala peut même tout observer sans se déplacer. Un réseau de caméras de vidéosurveillance scrute toutes les pièces. Chanceux, les élèves n’en sont pas moins très professionnels, polis et extrêmement respectueux. On compte trois salles de répétition, avec parquet et piano à tous les étages. Des étudiants — qui s’étirent dans les escaliers entre deux classes —  nous saluent. Une demeure centenaire, préemptée par l’État monégasque et vouée à la danse par le prince Rainier III et son épouse la princesse Grace qui lui donnera son nom. Nom qui résonne désormais à l’international comme celui d’une institution prestigieuse, exigeante mais aussi source de réussite future.L’examen d’entrée est proposé aux jeunes de 13 à 18 ans. « Je vois à peu près 10 000 élèves par an. Le choix des élèves me revient. Le but, c’est que chacun d’entre eux puisse avoir une chance d’être danseur. Ils sont encadrés à l’Académie par six professeurs fixe et cinq invités », indique Luca Masala.

    650 euros par mois

    La sélection s’effectue partout dans le monde. Par exemple, lors du Youth America Grand Prix, où les prétendants ont une minute pour se produire. « Si je vois quelqu’un que j’aime bien, je l’invite à venir à Monaco. Il faut aller vite. C’est comme un mercato à celui qui fera la meilleure offre. » Tous bénéficient d’une bourse d’études. La vie à l’Académie coûte 650 euros par mois dans un cadre magnifique et avec 100 % de réussite. « Je les recrute par rapport à leur talent et non par rapport à leurs moyens financiers. Chacun a ainsi la même chance d’étudier et d’être aidé. » C’est sur cette dureté de cette sélection, mais aussi des classes suivies chaque jour, que repose la réputation des lieux. En 11 ans, il y a seulement une jeune fille en 2013 qui a totalement renoncé à la danse. « Nous avons maintenant des élèves dans les plus grandes compagnies du monde, de la plus contemporaine à la plus classique », s’enthousiasme Luca Masala.

    © Photo Alice Blangero

    « Je les recrute par rapport à leur talent et non par rapport à leurs moyens financiers. Chacun a ainsi la même chance d’étudier et d’être aidé »

    Aller jusqu’au bac et l’avoir

    A l’Académie, on éduque très vite les jeunes sur leur physique « qui est leur instrument ». Mesuré, pesé chaque mois, ils sont suivis par une nutritionniste et un psychologue. « Il faut qu’ils expriment ce qu’ils ressentent. On ne peut pas faire semblant. Ici, on parle beaucoup avec eux. C’est vraiment une école de vie », détaille le directeur. Une journée type à l’Académie ? Réveil tous les matins à 6h, pour un début des classes à 8h du lundi au samedi matin. 20h30, fin de la journée, 21h30 en chambre et 22h coucher obligatoire. Le dimanche est libre. Les examens de danse se déroulent normalement en mai avant le gala de l’Académie en juin qui ne qui ne se tiendra pas cette année. Les jeunes poursuivent le cursus scolaire de leur pays en parallèle avec une exigence : aller jusqu’au bac et l’avoir. Au 2 mars dernier, déjà 11 élèves de l’Académie avaient été diplômés et déjà tous sous contrat pour un début dans le monde professionnel à partir d’octobre ou novembre.

    Luca Masala, une vie de danse

    Né en Sardaigne, à Cagliari, Luca Masala partage la passion de la danse avec sa sœur. De ses 11 à 18 ans, il s’est formé consciencieusement à cet art délicat. En sept ans, il a étudié dans trois établissements prestigieux. D’abord, l’école de la Scala de Milan, puis la School of American Ballet de New-York et enfin l’Académie Princesse Grace de Monaco dont il est ressorti diplômé en 1989. Savait-il à ce moment précis qu’il en deviendra 20 ans plus tard le deuxième directeur ? C’est sûrement l’exigence, la persévérance et un peu d’audace qui l’ont guidé dans son chemin professionnel. A Milan, par exemple, il n’y a que 10 places à prendre sur 1 000 candidats. Formation en poche, Luca Masala entame sa carrière de danseur professionnel. Anvers, Nancy, Wiesbaden, Munich, Toulouse. De premier danseur à maître de ballet, sa progression est constante. Sa sœur, elle, exerce au cœur des ballets de Monte-Carlo. Alors maître de ballet, Luca Masala entend dire que Jean-Christophe Maillot est à la recherche d’un directeur pour l’Académie. « La princesse Caroline lui a demandé de reprendre et de reconstruire cette vieille institution. La tâche était assez compliquée. Il fallait rebâtir un projet. La maison avait vieilli avec son ancienne directrice », souligne Luca Masala. Parce que le challenge de voir son ancienne école « qui n’était plus ce que j’avais connu » le stimule, il en prend finalement les commandes en 2009. Depuis, l’Italien dédie sa vie à construire celles de nombreux petits danseurs. Avec un seul objectif en tête : conserver 100 % d’entrée dans la vie professionnelle des danseurs formés à l’Académie. « Depuis que je suis ici, c’est le cas, se réjouit l’homme. Le travail d’un directeur, c’est de faire en sorte que la table soit solide. Et ce qui est beau, c’est qu’aujourd’hui, ce sont les directeurs de ballet du monde entier qui m’appellent quand ils recherchent un danseur à recruter. »

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