jeudi 25 avril 2024
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    Logements pour les Monégasques, surélévations : tous les chantiers décryptés

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    Le plan national pour le logement des Monégasques se poursuit. Quels seront les prochains immeubles domaniaux livrés en Principauté et quelles opérations seront surélevées ? Quand les besoins pour les nationaux seront-ils enfin comblés ? Les réponses de Franck Lobono, président de la commission logement au Conseil national.

    La destruction et la reconstruction de l’immeuble le Bel Air au Jardin exotique, qui abritera environ 200 logements pour les Monégasques, a pris beaucoup de retard. Pourriez-vous nous rappeler les causes de ce retard ?

    Sans chercher à polémiquer, je crois que le projet Bel Air a été programmé avec précipitation par le gouvernement dans le Plan National pour le Logement présenté en 2019. Ce que je veux dire, c’est que la proximité du chantier de l’hôpital n’a pas été appréhendée, ou l’a été insuffisamment. C’est assez dommage car les deux chantiers (Nouvel Hôpital et Bel Air) auraient eu tout intérêt à être mieux coordonnés dans le temps… Je crois que c’est aussi la conséquence d’un gouvernement avec des départements qui travaillent trop souvent sans se parler ! C’est une expérience malheureuse qui, outre le décalage de la livraison de 200 appartements neufs, coûte également très cher en relogements temporaires. Souhaitons qu’à l’avenir cela ne se reproduise plus.

    Au niveau des nuisances sonores et des vibrations, a-t-on obtenu, à ce stade, les garanties que ce chantier n’impactera pas le bon fonctionnement du CHPG situé tout près ?

    C’est le travail de l’exécutif ! J’espère bien que les services compétents se parlent ! Comme je l’ai dit précédemment, il faut une meilleure coordination des projets à Monaco. Quand les départements ne travaillent pas en silo, cela fonctionne. Dans le cas présent, ce sont trois départements (Santé, Travaux, Finances) et une direction d’hôpital qui doivent se mettre autour d’une table pour apprécier les conséquences d’un tel chantier, tout en considérant que chacun travaille dans l’intérêt de la Principauté sur des sujets variés, tout aussi fondamentaux. Le très imposant chantier du Nouvel hôpital se poursuit chaque jour pendant que le CHPG reste en activité ; il n’y a donc pas de raison que l’on n’arrive pas à phaser le chantier du Bel Air dans le respect du fonctionnement hospitalier actuel.

    Cette opération devait initialement être livrée en 2023/2024. Finalement, le gouvernement a annoncé une nouvelle échéance : « au cours du troisième trimestre 2026 ». Cette échéance est-elle toujours d’actualité ?

    Le nouveau Bel Air sera livré fin 2026 ou début 2027. Quelques mois ne feront plus trop de différence, dans la mesure où les résidents actuels sont bien relogés et que des opérations intermédiaires ont été arrêtées avec le gouvernement, à la demande du Conseil national, pour livrer des logements en 2024, 2025 et 2026 dans le cadre du Plan National pour le Logement.

    Où sont logés actuellement les habitants du Bel Air ? Combien sont-ils ? Est-il exact qu’ils sont logés gratuitement pendant toute la durée des travaux ?

    Les résidents du Bel Air étaient 88 et ils ont presque tous été relogés par le gouvernement dans des appartements privés provisoires. Quelques personnes dont la situation le justifiait, principalement en raison de l’état de santé ou de l’âge, ont été relogées définitivement dans du Domanial. Nous avions sensibilisé le gouvernement et Albert Croesi sur ce point et je crois que dans la très grande majorité des cas, cela s’est très bien passé grâce à une approche personnalisée. Pour ceux qui sont relogés provisoirement dans le privé, c’est l’État qui paie les loyers et cela représente un budget annuel de plus de 6 millions d’euros.

    Pourquoi avoir opté pour cette gratuité ?

    La gratuité est un choix du gouvernement. Sans doute l’a t-il décidé dans la foulée de l’expérience d’Apolline, considérant que les résidents n’avaient rien demandé et qu’ils étaient délogés contre leur volonté. La gratuité est une compensation qui permet de mieux accepter un déménagement forcé dans l’intérêt général. Pour préserver les finances de l’État, ces relogements doivent durer le moins longtemps possible, d’où la nécessité de mieux anticiper et phaser les projets. La prochaine opération similaire devrait être l’Herculis (immeuble situé au Jardin exotique NDLR). Il faudra impérativement coordonner ce chantier avec celui du futur stade des Moneghetti afin qu’il ne dure pas 6 ans ! Dans ce cas, ce sera l’affaire de 3 départements (Finances / Travaux / Intérieur). Nous verrons bien si les leçons ont été retenues de l’expérience Bel Air…

    Pour compenser ce retard de livraison du Bel air, les élus ont demandé au gouvernement que des constructions intermédiaires soient programmées et livrées pour les années 2024/2025. Parmi les pistes envisagées, il y avait la surélévation de la Tour Testimonio II bis, en cours de construction dans le quartier de Saint-Roman. Cette surélévation est-elle aujourd’hui actée et combien d’appartements et d’étages seront gagnés ?

    Le gouvernement a finalement confirmé la faisabilité. La tour Testimonio II bis peut donc être surélevée de 5 étages. Cela permettra de construire 30 logements supplémentaires, soit au total 197 appartements, ce qui est une excellente nouvelle. Nous avons demandé au gouvernement de confirmer l’attribution des 167 premiers appartements en janvier 2023 comme prévu et la livraison des 30 supplémentaires fin 2023. Cela nous semble le bon compromis pour ne pas pénaliser les Monégasques qui attendent un appartement depuis trop longtemps !

    L’autre piste envisagée était le Palais Honoria situé au boulevard de Belgique. Il était question de surélever cette opération domaniale en cours de construction. Là encore, la surélévation a-t-elle été actée ? Et combien de nouveaux appartements seront construits ?

    Je vous confirme qu’il s’agit d’une option retenue par le Conseil national. Elle permet de gagner 19 logements avec un petit délai supplémentaire de seulement 4 mois. C’est un très bel immeuble également et nous avions intérêt à maximiser le nombre de logements, sachant que le parking programmé saura largement satisfaire les besoins de tous les résidents.

    Concernant la surélévation de l’immeuble les Cèdres dans le quartier Plati, est-elle, elle aussi, actée ? Il était question de « 30 logements supplémentaires dès 2024 » ?

    Sur le sujet des surélévations des anciens immeubles domaniaux, je vais être très clair et affirmatif… Comme vous le savez, durant les débats relatifs au Budget Primitif, je m’étais exprimé en émettant de fortes réserves sur les surélévations d’immeubles habités. Je vous confirme y être opposé, tout comme l’ensemble du Conseil national. Avec le président Valeri, il ne nous semble pas acceptable d’imposer aux résidents de vivre avec un chantier sur la tête ! Dans ce pays et particulièrement le quartier Plati, il y a suffisamment de nuisances sonores, sans en rajouter dans les immeubles des Monégasques. C’est clair et net, pour nous, il ne doit pas y avoir de surélévations d’immeubles habités, ni aux Cèdres, ni à Athéna, ni ailleurs à l’avenir dans les Domaines ! Aucun budget ne sera voté dans ce sens. Les surélévations doivent être réservées aux immeubles en construction en optimisant au mieux les programmes dès leur conception. Personnellement, je déplore ce que l’on va encore infliger aux résidents des Mélèzes, pour gagner si peu de logements.

    Concernant la Villa Les Lierres dans le quartier de l’Annonciade (60 appartements fin 2025), la méthode de construction a-t-elle été choisie ? (marché en tous corps d’état prôné par le gouvernement, ou opération en contrat de promotion immobilière (CPI) prônée par les élus).  Et quelle est la différence entre ces deux méthodes ?

    Je ne suis pas un spécialiste des travaux publics, mais dans un cas (CPI) c’est un chantier entièrement délégué à un constructeur privé qui s’engage à livrer l’immeuble dans un délai défini. Dans l’autre cas, ce sont les services du gouvernement qui restent à la manœuvre, tout en ayant confié la construction à une entreprise tous corps d’état. Je ne crois pas me tromper sur la différence. Le constat du Conseil national, et en toute transparence je vous dirais, celui du Président Valeri, qui se fonde sur son expérience, c’est que les procédures du privé semblent largement plus favorables en matière de délai. Pour ma part, comme lui, je n’ai pas de dogme, je tiens juste à ce que les délais soient respectés pour livrer aux Monégasques ce qui leur a été promis ! Je ne doute pas de la bonne volonté de l’Administration, mais elle doit être capable de se remettre en question pour parvenir à plus d’efficacité en éliminant de ses procédures tout ce qui ralentit l’avancée des projets, quitte à s’inspirer du privé…

    Pour doper le nombre d’appartements sur les années 2024-2025, le Conseil national avait aussi suggéré qu’une nouvelle opération soit lancée sur l’emprise de la Villa Mô (rue Biovès). Une villa acquise par l’État.  La piste semblait toutefois difficile à concrétiser dans les délais exigés. Quand peut-on espérer une livraison de cette opération ? 

    Pour le moment, la villa Mô n’est pas à l’ordre du jour, remplacée par d’autres projets plus aboutis.

    Concernant l’opération Entrée de ville au Jardin exotique, 42 appartements livrés dès 2025 étaient programmés. Est-ce toujours le cas ?

    Oui, et si elle est confirmée, ce sera une très belle initiative des services administratifs car ce sera un immeuble magnifique, dans un emplacement idyllique, sans grande difficulté de construction. L’opération domaniale s’intégrera parfaitement avec la résidence privée voisine. 

    Une autre piste de construction a été envisagée par le gouvernement : il s’agit d’un terrain domanial inutilisé et inaccessible au public situé au 19 boulevard du Larvotto, et baptisé par les services de l’État “Larvotto supérieur“ . Sur cet espace, le gouvernement avait identifié la possibilité, (dans le cadre d’un contrat de promotion immobilière après appel d’offres), de construire un immeuble d’une capacité de 30 appartements livrables en 2025. Les élus avaient exprimé des craintes et des doutes sur cette proposition. Vos doutes sont-ils levés ? Et ce dossier a-t-il avancé ?  

    C’est un espace contraint et nous voulions voir ce que le gouvernement pouvait proposer sur ce terrain. Force est de constater que le résultat est séduisant. Les services de l’urbanisme ont bien travaillé en nous présentant un projet esthétique, avec un astucieux principe d’avancée sur la dorsale, permettant d’isoler l’immeuble de la circulation. Dans ces conditions, le projet nous a semblé parfaitement acceptable, pouvant garantir des logements de qualité. J’ai notamment alerté le gouvernement sur le fait qu’il fallait bien veiller à ne pas créer d’appartements sombres, en privilégiant, quand cela était possible, des logements traversants. 

    Si l’on conjugue la totalité de ces opérations intermédiaires, combien d’appartements au total seront construits sur les années 2024/2025/2026 pour compenser le retard du Bel air ? 

    Le retard du Bel Air entraine une perte de 109 nouveaux logements (puisqu’il faut également reloger les anciens locataires) pour la période citée. Désormais, avec les surélévations de Testimonio II bis et Honoria, l’opération Evos en entrée de ville et le petit immeuble sur le Boulevard du Larvotto, ce seront pas moins de 122 nouveaux logements pour la même période. Le compte est bon, voire légèrement excédentaire, pour bien loger les Monégasques dans les années à venir. Avec le Président Valeri, nous avons toujours considéré que notre responsabilité politique est aussi de prévoir sur le long terme et ne pas se contenter de livraisons durant notre mandat. Désormais, le Plan National pour le Logement est sur les rails pour les cinq années à venir. Le bilan logement de notre mandature sera exceptionnel car il aura permis de livrer et programmer des centaines de nouveaux logements domaniaux, confirmant le logement comme priorité nationale absolue.

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