«Oui, cela coûte de l’argent, et non, ce n’est pas la plus chère des expositions universelles… ». Albert Croesi, administrateur délégué de Monaco Inter expo, ne s’en cache pas. Monter, et surtout faire vivre, durant des mois le pavillon monégasque à Dubaï représente un coût non négligeable pour l’Etat. Le budget total s’élève ainsi à 11,3 millions d’euros : « 50 % de ce budget a été consacré à la construction du pavillon. 30 % aux frais de fonctionnement, et 20 % aux salaires et à l’hébergement du staff. Faire vivre le pavillon coûte presque autant que sa construction », nous indique-t-il.
Dans ces 11,3 millions d’euros, une dépense n’avait de surcroît pas été prévue à l’origine : l’exposition a en effet été retardée d’un an, et ce report a entraîné un surcoût de 1,3 million d’euros. Pourquoi une telle dépense supplémentaire ? Car la structure du pavillon était prévue pour une durée de vie de six mois, durant les mois d’hiver. Or, il a fallu faire en sorte que le bâtiment résiste en plus à un été extrêmement chaud dans cette région du monde. La structure complète de l’édifice a donc dû être modifiée avec les entreprises locales. Il a fallu également louer des espaces de stockage.
Si aucun commentaire politique n’a, à ce stade, été effectué sur le coût de cette Exposition universelle à Dubaï, d’anciens élus du Conseil national avaient douté de l’intérêt de mettre autant d’argent pour ce type d’évènement. « Tous les princes de Monaco depuis 1873 ont voulu que la Principauté participe aux expositions universelles. Ce ne sont pas des princes aux idées farfelues… C’est bien la preuve que participer à ce genre d’évènement est primordial. C’est un outil de promotion de la Principauté qui est inestimable », répond Albert Croesi. Difficile en revanche de chiffrer les retombées économiques directes ou indirectes d’un tel évènement pour l’économie monégasque. « À Monaco Inter Expo, nous n’avons pas les outils pour évaluer les retombées économiques. Ce que je sais en revanche évaluer, ce sont les retombées en termes de notoriété, de promotion et d’image. Je dispose des articles de presse réalisés sur Monaco dans le monde entier, tout comme des reportages réalisés par les chaînes de télévision qui sont venues. ».
D’ailleurs, plus concrètement, comment pourrait-on évaluer les retombées économiques pour Monaco de ce type d’évènement ? « Peut-être au niveau des cartes de séjour, répond encore Albert Croesi. Va-t-on délivrer des cartes de séjour en provenance de personnes vivant dans cette région du monde ? Au niveau des services fiscaux, est-ce que des entreprises ont pu développer des marchés dans cette partie du monde ? Le Monaco economic board pourrait faire aussi ce travail avec ses adhérents et voir si des partenariats ont été noués. Si l’on creuse, dans les deux années qui suivent, on peut effectivement évaluer quelles sont les retombées directes ou indirectes. »